dimanche 22 février 2009

Bienvenue

Voici un énième blog sur la toile !

Les sites consacrés au roller ne manquent pas, mais ceux-ci sont presque tous exclusivement tournés vers l'actualité des manifestations, le commentaire d'évènements. Sur ce blog, nous souhaitons apporter modestement le point de vue de dirigeants bénévoles sur le développement de notre sport, et plus particulièrement sur celui de la Randonnée.

Ce sera un blog nécessairement en décalage par rapport à l'actualité du roller, dont la densité la fait nécessairement éphémère. Une fenêtre ouverte sur le monde qui séparera l'urgent de l'important, émaillée de coups de coeur et de coups de gueule, pour échanger sur l'avenir du patin à roulettes, et l'ambition d'un développement encore plus large d'une passion qui nous est commune.

Au plaisir de vous retrouver !

samedi 21 février 2009

Profession foi - Stéphane CASTERAN

Avec plus de 47 000 licenciés et ses nombreuses disciplines, notre sport témoigne de sa richesse et de son dynamisme. Du loisir à la compétition, le roller est multiple, rassemblant un nombre croissant de pratiquants par delà les âges et les milieux sociaux.


Cette vitalité, nous la devons aux bénévoles de nos clubs qui rivalisent d’imagination pour faire croître nos structures et transmettre leur passion. Cette énergie, c’est au mouvement fédéral d’en être le catalyseur. D’où ma grande fierté, ce week-end, de vous soumettre ma candidature au Conseil d’Administration de notre Fédération.


Il y a deux ans, vous avez choisi de m’accorder votre confiance. En arrivant à mi-mandat, je me suis pleinement consacré au chantier prioritaire de la réforme de notre statut dans le Code de la Route. Cette fenêtre ouverte par le Ministère nous laisse aujourd’hui entrevoir la reconnaissance d’un véritable statut adapté à nos besoins dès le mois de septembre prochain. Ce tournant décisif accompagnera le développement du roller, en particulier dans les agglomérations, et offrira une réponse pertinente à celles et ceux qui utilisent la voie publique pour se déplacer, se balader ou s’entraîner.


Bien entendu, je souhaite poursuivre mon engagement sur cette thématique, de même que participer à relever les enjeux qui transcendent nos disciplines.


En tant que président de club et administrateur du Comité Départemental de Roller Skating de la Gironde, je mesure bien les attentes fortes qui émanent du terrain, notamment en matière de randonnée. Trop souvent les acteurs locaux se retrouvent seuls confrontés aux difficultés d’organisation, d’encadrement ou de communication.


Alors même que nous constatons tous le fort engouement pour les pratiques sportives récréatives et que nous souhaitons atteindre le seuil critique des 50 000 licenciés, nous nous devons d’être à la hauteur de ces enjeux.


Discipline non compétitive par nature, souvent porte d’entrée vers d’autres pratiques, la randonnée appelle des réponses originales, pertinentes et innovantes de notre Fédération pour asseoir son développement.


Pour cela, il est nécessaire de se reposer sur une équipe renforcée et élargie et dont les trois administrateurs élus sur le collège randonnée en constituent le pivot.


Il est indispensable d’inscrire nos actions futures au sein d’une réelle stratégie de développement concertée et partagée. A ce titre, trois axes me semblent d’ores et déjà déterminants : la formation des moniteurs et des encadrants, l’offre de service aux clubs au travers d’une politique de promotion ambitieuse, et enfin, la veille règlementaire et l’appui juridique aux dirigeants.


Il est urgent de donner une plus grande valeur ajoutée à nos initiatives, et c’est au prix de ce travail collectif, je le crois, que nous y parviendrons.


Avec votre concours, voilà les objectifs que je suis prêt à poursuivre, au service d’une passion qui nous est commune.



Sportivement,


Stéphane CASTERAN

vendredi 20 février 2009

L'organisation de la Commission Nationale Randonnée

Projet d'organisation de la Commission Nationale Randonnée

A l'horizon 2009-2013, nous souhaitons doter la Fédération d'une Commission Nationale Randonnée élargie travaillant dans le cadre d'une stratégie de développement concertée.


Une Commission élargie

Conformément aux statuts de la FFRS, les 3 élus du Conseil d'Administration fédéral issus du collège randonnée constitueront le socle de la Commission Nationale. Véritable centre de gravité, ils animeront une équipe plus large rassemblant les principaux acteurs de la randonnée.

Bien entendu, il sera nécessaire de prendre en compte le caractère bénévole des membres et de leur offrir l'opportunité de s'impliquer à la hauteur de leur disponibilité et en fonction de leurs domaines de compétences.


Une représentativité renforcée

Nous nous attacherons à garantir une représentation des différentes pratiques de la randonnée : urbaine, hors agglomération et utilisation du roller comme mode de locomotion.

Par ailleurs, il nous semble indispensable d'assurer une représentativité géographique. A l'image de nos trois candidats - Stéphane CASTERAN (Bordeaux), Adeline Lemen (Paris) et Isabelle WOESTLANDT (Lille) - les autres membres de la CNR seront issus, dans la mesure du possible, des différentes régions du territoire national.


Mobiliser un réseau d'acteurs

La CNR animera, par ailleurs, un réseau territorial composé de référents randonnée. Compte tenu de l'hétérogénéité des situations rencontrées à travers le pays, celui-ci sera composé, tantôt des référents randonnée des Ligues, tantôt de bénévoles particulièrement investis dans le développement de leur discipline, qu'ils soient issus de Comités Départementaux ou de clubs.





Garantir la transparence et la visibilité des actions

Afin d'insuffler une dynamique jusque sur le terrain, la visibilité de nos actions sera érigée en principe.

A l'inverse des disciplines compétitives, les associations de randonnée n'ont que peu d'occasions de se rencontrer. Un effort particulier sera consacré à la communication des actions. Des moyens modernes de communication pourront être mobilisés : forum, listes de diffusion mail, et bien entendu le site internet de la CNR.



Un projet pour la randonnée

Avec près de 10 000 licenciés, la Randonnée constitue l'une des principales disciplines de notre Fédération. A l'instar de ses cousines, il est nécessaire de la doter d'une structure de pilotage efficace et animée autour d'un projet de développement concerté. Pour autant, exempte de toute compétition, cette pratique appelle à rechercher des solutions innovantes qui se démarquent des réponses traditionnelles de la FFRS.

Si le raccourci entre les 3 millions de pratiquants et les 47 000 licenciés paraît simpliste et trompeur pour illustrer les carences de l'actuelle Commission Nationale Randonnée, il convient néanmoins de reconnaître les marges de manœuvre importantes qui restent à mobiliser.

Force est de constater, par exemple, qu'un grand nombre d'associations fondent, en retour de leur affiliation, des attentes qui sont aujourd'hui insatisfaites. Il en résulte notamment un écart significatif entre le nombre de licences souscrites et celui de pratiquants au sein des clubs.

Par ailleurs, nous sommes en présence d'un frein significatif pour la promotion de notre sport alors que la Randonnée est un vecteur fort de notre image et qu'elle constitue de plus en plus une porte d'entrée vers d'autres disciplines.

L'action au service de la Randonnée doit donc se densifier et se rapprocher des préoccupations du terrain.

Cet objectif ne peut faire l'économie d'un travail sur soi de la Commission Nationale Randonnée. A l'instar du vélo ou de la marche à pied, l'inscription dans un club n'est pas incontournable pour pratiquer. Laissons de côté la chimère selon laquelle on pourrait faire coïncider le nombre de patineurs avec celui des licenciés. La Randonnée est et restera largement une pratique individuelle, de détente ou utilitaire en marge des structures sportives traditionnelles.

En revanche, interrogeons-nous sur la valeur ajoutée que peut apporter notre Fédération : que peut-elle apporter et jusqu'où doit-elle aller ?

Nous donnerons ainsi plus de moyens à nos clubs pour compléter leur offre de services et attirer ainsi un public plus large.


Une méthodologie de travail

L'efficacité de la Commission Nationale Randonnée passera nécessairement par la redéfinition des méthodes de travail : mieux communiquer, animer une équipe élargie représentative des différentes déclinaisons de la randonnée (urbaine, hors agglo, raid, déplacement), et surtout, nous inscrire dans une démarche de projets.


1- Réalisation d'un diagnostic

Aucun rapport avec les relevés statistiques qui ont déjà été opérés. Nous ne souhaitons pas simplement décrire l'existant, mais bien avoir une approche qualitative pour mettre en exergue les attentes des clubs, CDRS et Ligues et faire ressortir les enjeux. Ce travail est d'ores et déjà largement engagé.

Un autre état des lieux sera réalisé, celui-ci concernant les interventions déjà engagées de la CNR. Avant une éventuelle remise à plat de ses actions, il est indispensable de faire le point sur les engagements pris antérieurement afin de ne léser aucun de nos partenaires.


2- Élaboration de la stratégie de développement

Sans anticiper sur les conclusions à venir, nous pouvons d'ores et déjà identifier 3 grands axes de travail.

  • Axe 1 - La formation
Travailler de concert avec la Commission Enseignement pour adapter le Brevet d'Initiateur Fédéral
Accompagner la décentralisation du BEF Randonnée
Mise en place d'une formation non diplomante à l'attention des staffeurs

  • Axe 2 - La règlementation / espaces de pratique
Suivi du dossier du statut juridique du roller dans le Code de la Route (démarche Code de la Rue)
Travail sur les revêtements et l'accessibilité à roller
Veille règlementaire et aide juridique aux clubs
Participation à l'AF3V

  • Axe 3 - Développement
Promotion d'un réseau national de grandes randonnées
Aides à l'organisation des clubs
Offre de services aux clubs


3- Organiser la concertation

Engager un dialogue avec les acteurs de terrain autour du projet de développement. Cette concertation, dont la forme reste à préciser, pourrait se faire à l'occasion d'assises de la randonnée.


4- Conduire un programme d'actions pluri-annuel

Il sera alors nécessaire de définir les actions à mener en priorité.


5- L'évaluation et l'adaptation de notre stratégie

Chaque Assemblée Générale de la Fédération sera l'occasion de dresser un bilan d'étape de notre démarche.


Adeline LE MEN

Adeline Lemen

Présidente de Roller Squad Institut (RSI, Paris)

Fondatrice de RollerMania
Monitrice de Prévention Routière

Fondatrice de la Commission Nationale de Roller Acrobatique
Fondatrice de la Commission Nationale de Randonnée

Consultante de la FFRS pour la rédaction du contenu du BEES Randonnée et du BEF Randonnée


La profession de foi d'Adeline Le Men


Pratique enrichissante aux multiples facettes, lieu de mélange des cultures et des origines, le roller constitue pour moi un sport dont le développement me tient à cœur. Bercée depuis l’enfance au rythme des patins, souhaitant désormais accompagner et transmettre, c’est tout naturellement que je me suis investie au sein de mon association depuis près de 15 ans.

Présidente de Roller Squat Institut (R.S.I.) depuis 1997, association à cheval entre le Roller Acrobatique, la Course, le Hockey et la Randonnée, je souhaite aujourd’hui apporter mon expérience et mon énergie au Conseil d’Administration Fédéral pour le développement de notre passion commune.

Bénévole de longue date pour la Fédération, j’ai participé, aux côtés de Serge Rodriguez, à la création de la Commission Nationale de Roller Acrobatique et à la Commission Nationale de Randonnée. Sollicitée par cette dernière pour contribuer à la rédaction du contenu du Brevet d’Etat Randonnée et du BEF Randonnée, j’ai pu constater avec regret l’essoufflement et la démobilisation de l’équipe en place au fil des années.

Aujourd’hui, le dynamisme nouveau apporté par Nicolas Belloir, et l’élection de Stéphane Castéran il y a deux ans, me laissent entrevoir les conditions nécessaires pour que renaisse une dynamique nouvelle. Les actions récentes de promotion ou notre participation au Code de la Rue en sont deux exemples.

En tant qu’élue de notre fédération, je souhaite m’associer pleinement à ce mouvement au sein d’une équipe renouvelée et élargie à l’ensemble des forces vives de la Randonnée. Il est nécessaire de repenser nos orientations en faveur de cette discipline non compétitive et de rapprocher ainsi nos actions de la réalité du terrain.

C’est à ce prix que nous pourrons accompagner nos clubs dans leur développement et trouver des points de convergence entre le mouvement fédéral et le nombre important de pratiquants non licenciés.

Vous remerciant par avance pour votre confiance,

Adeline Lemen.


Profession foi - Isabelle WOESTLANDT

Investie depuis quelques années dans le roller, bénévolement et professionnellement, à travers le club Ride On Lille et la Ligue Nord Pas de Calais, j’ai pu constater que le nombre de licenciés, ne reflétait pas le nombre de pratiquants.

Si pour beaucoup le roller constitue un sport, il est pour d’autre une pratique récréative et apparaît de plus en plus comme un mode de locomotion. La conjoncture économique et environnementale renforce cette tendance. Cette situation est une opportunité pour notre sport de fédérer de nouveaux pratiquants. C’est à nous d’imaginer les moyens pour les sensibiliser à ce que peut leur proposer notre fédération à travers ses multiples disciplines.

J’apprécie les efforts qui ont été menés par notre Fédération tant dans la dimension loisir que dans la dimension compétition. Pour n’en citer que deux :

  • Le projet de reconnaissance du roller skating par les pouvoirs public à travers un « code de la rue », qui est une première réponse que notre Fédération peut apporter aux pratiquants.
  • Le projet de reconnaissance Olympique du roller skating, qui serait un moyen de faire connaître l’ensemble de nos disciplines au plus grand nombre et ainsi d’accroître le nombre de licenciés.

Titulaire du Brevet d’Etat randonnée, je souhaite apporter mon dynamisme et mon enthousiasme pour m’investir pleinement dans travaux menés par le Conseil d’Administration.

De plus, investie dans d’autres sports par le passé (athlétisme, voile équitation), j’ai été le témoin privilégié des réponses apportées par leur fédération respectives aux préoccupations d’attirer de nouveaux licenciés et de les fidéliser. Le roller est devenu m’a priorité et je compte mettre à profit ces expériences à notre Fédération.

Mon souhait est donc de m’investir pour poursuivre les travaux menés par notre Fédération, afin d’amener les pratiquants non licenciés à trouver un intérêt à le devenir. Cela passe notamment par l’organisation de manifestations orientées « loisir » que ce soit des randonnées dans les plus beaux sites : « rando verte », ou que ce soit des démos de skate, slalom, acro, artistique et bien d’autres encore. Mais également par un soutien en formation des encadrants et des moniteurs dans les clubs et ligues.

Avec votre concours et votre soutien, voilà les objectifs que je suis prête à poursuivre, au service d’une passion commune, le « Roller Skating ».

Isabelle WOESTLANDT

Isabelle WOESTELANDT, 30 ans.

BEES Roller Randonnée, salariée de la Ligue Nord Pas de Calais & de l'association Ride On Lille

Bénévole chez ride on Lille en tant que staffeur,

Animatrice bénévole à l’association ROL Villeneuve (59)


Un dimanche d’été 2005, un ami me propose de chausser les rollers et me voilà au milieu de centaines de randonneurs dans les rues de Lille.

Face aux difficultés, je m’aperçois rapidement que le roller demande de la technique. Dès septembre je m’inscris dans une école de roller. Et rapidement le coté animation me démange. En effet étant éducatrice sportive de formation (BEESAPT) donc habituée à être le prof et pas l’élève, je décide de passer le BIF que j’obtiens en Février 2007. Là commence l’aventure animation roller bénévolement et par vocation (scolaire, CLSH, CE…).

Je continue les randonnées urbaines et là j’ai rapidement l’opportunité de rejoindre l’équipe de staffeurs, étant motivée par l’ambiance et le côté encadrement (et oui toujours…)

En septembre 2007, l’opportunité se présente de travailler à temps plein dans le monde du roller, temps partagé entre :

· La ligue Nord pas de Calais, où je coordonne les formations BIF, entretiens les relations entre la ligue et les clubs et aide ces derniers à monter leurs projets…

· L’association Ride On Lille où je suis monitrice de roller, responsable des formations de bénévoles (animateurs et staffeurs). Cet emploi sera confirmé par l’obtention du BEES Roller Randonnée en juin 2008.



Consulter la profession de foi d'Isabelle WOESTLANDT


mardi 10 février 2009

Statut du patineur: où en sommes-nous?

La question du statut du patineur occupe les esprits depuis déjà une dizaine d'années. Revenons ici sur les derniers développement de ce dossier qui devrait enfin aboutir sur du concret.


Rappel de la règlementation actuelle

Le Code de la Route, dans sa version moderne, date d'un demi-siècle. Il faut bien avouer qu'à cette époque, le patin à roulettes n'était pas un sujet de préoccupation. Constamment amendé au fil des années, il n'a pour l'heure pas subit de modifications pour prendre en compte la pratique du roller. (Cela devrait venir, voir plus bas : "les pistes d'évolution").

Le patineur est donc totalement ignoré par les textes. Toutefois, sollicité par des parlementaires, le gouvernement a, à plusieurs reprises, répondu qu'il fallait assimiler le patineur au piéton

Cela implique donc que nous nous conformions aux mêmes règles que ces derniers, mais aussi que nous avons les mêmes droits:

- Le patineur doit emprunter le trottoir (art R-412-4 du Code de la Route), sauf si ce dernier est inexistant ou impraticable. Il peut alors utiliser la chaussée (art 412-35) en se tenant près du bord droit en agglomération et gauche hors agglomération sauf si cela est de nature à compromettre sa sécurité (art 412-36). Notons ici que le texte ne dit pas ce qu'est un trottoir impraticable. Pavés, encombrement ? Aucune jurisprudence n'existe en la matière.

- Le patineur doit traverser perpendiculaire à l'axe de la chaussée (art R-412-39), utiliser les passages piétons lorsque ces derniers sont placés à moins de 50m en aval ou en amont (art R-412-37) et traverser au vert s'il y a lieu (art R-412-38).

- Sa vitesse n'est pas limitée, à l'instar du joggeur. Toutefois, il est évident qu'un minimum de civisme implique de faire attention aux autres usagers présents sur le trottoir, en particulier les plus vulnérables, et d'adapter son allure.

- Les pistes et bandes cyclables lui sont interdites (art R-110-2), sauf si la voie est classée "voie verte". Dans ce cas, tous les véhicules non motorisés peuvent l'emprunter.


2001, le Livre Blanc: Le roller un mode de déplacement doux

A la fin des années 90, la pratique du roller urbain a connu une explosion jamais connue auparavant. D'une pratique autrefois limitée à un petit nombre de précurseur, le roller est devenu un phénomène de masse, un outil pour se déplacer rapidement et efficacement en ville. Le plus fort témoignage en est l'émergence partout en France de grandes randonnées qui rassemblent encore plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de participants.

La règlementation en vigueur n'est pas satisfaisante. Elle contraint des patineurs qui atteignent aisément la vitesse de croisière d'un cycliste à utiliser le trottoir. Ceci est dangereux autant pour le patineur (le trottoir est parsemé de nombreux obstacles, chaque traversée de chaussée dans le sens du trottoir est plus dangereuse en raison de la vitesse d'approche) que pour les autres usagers.

On ne saurait pas non plus se satisfaire d'une interdiction pure et simple du roller en ville qui irait à contre courant de l'évolution de notre société à la recherche de solutions de mobilité alternatives à la voiture.

C'est ainsi qu'en 2001, un première série de travaux a été lancée par le ministère des sports. Ils ont débouchés sur la rédaction d'un livre blanc, dont les préconisations sont malheureusement restées lettre morte.


Code de la Rue, la relance d'un projet de statut

En 2006, le ministère des transports et de l'équipement (aujourd'hui regroupé dans le Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire) a lancé une démarche de concertation nommée "Code de la Rue". Celle-ci rassemble au sein de groupes de travail l'Etat, les collectivités locales et une large partie des associations d'usagers. Son objectif est de proposer des évolutions du Code de la Route pour mieux prendre en compte les modes de transport doux et améliorer la sécurité de l'ensemble des usagers.

Parmi les missions assignées à ce groupe de travail, figurait la réflexion sur un nouveau statut pour les patineurs. Bien entendu, il n'aurait pas été pensable que notre fédération laisse aborder cette question sans apporter notre point de vue, et nous aurions été fautifs de laisser passer une telle opportunité.

Depuis 2 ans, nous participons donc à ces discussions en poursuivant l'objectif de voir entrer en vigueur une règlementation adaptée aux réalités des pratiquants et garantissant la sécurité de l'ensemble des usagers. Comme l'on fait les Belges avant nous, il s'agirait de permettre d'utiliser tantôt le trottoir, tantôt la chaussée en fonction de sa vitesse.

Voici en détail les préconisation du Code de la Rue qui seront présentées au ministère en juin 2009:

- utilisation des trottoirs à vitesse d'un piéton: une réforme, indépendante du chantier roller, est en cours pour limiter la vitesse de l'ensemble des usagers sur les trottoirs (y compris les joggers). On parle de "vitesse adaptée" en fonction de l'encombrement. En d'autres termes, l'usager qui courre sur un trottoir bondé verra sa responsabilité engagée en cas d'accident. En théorie, il pourrait même être verbalisé. Les patineurs seront également concernés.

- utilisation de la chaussée à la vitesse d'un cycliste: pour permettre un déplacement efficace, les patineurs auraient le droit de se déplacer sur la chaussée. A minima dans les Zones 30 et de Rencontre; ce point fait encore débat.

- utilisation des bandes et pistes cyclables: les patineurs y seront autorisés. Une bonne nouvelle également pour celles et ceux qui utilisent les pistes cyclables pour se balader.

- hors agglomération: lorsqu'il n'y a ni trottoir, ni accotement ou que ces derniers sont inutilisables (cad pour la plupart des routes hors agglo), le patineur aurait le droit de circuler sur le côté droit de la chaussée.

- port de dispositifs rétroréfléchissants: A la nuit tombée, en agglomération, le patineur devrait porter des dispositifs rétroréflechissants visibles de l'avant, de l'arrière et des côtés. Cela pourrait être des brassards à chaque bras.
Hors agglomération, de nuit ou lorsque la visibilité est insuffisante, les patineurs devraient porter un gilet haute visibilité. Comme les cyclistes.

- interdiction du catch: Il serait interdit pour les patineurs de s'accrocher à des véhicules à moteur.



Une action collective

Ce dossier s'apparente à un marathon administratif et règlementaire. Cela dit, on comprend bien que le Code de la Route ne peut se modifier en un claquement de doigts. Pour arriver à une issue positive, il est nécessaire de maintenir une pression constante. La campagne de sensibilisation des élus lancée en septembre 2007 a été sur ce point particulièrement efficace.

Depuis septembre 2008, nous recommençons l'expérience pour maintenir le contact. Présidents de clubs, CDRS et Ligues, nous vous invitons à relayer les courriers types qui vous ont été transmis et à nous retourner toute réponse qui vous parviendrait.


Et après ?

Un statut pour les patineurs permettra aux associations qui le souhaitent de s'investir dans les documents de planification des déplacements (Plans de Déplacement Urbain...), les projets d'aménagement pour une meilleure prise en compte du roller. Au plan national, nous souhaitons que la Fédération poursuive dans cette voie. Un peu moins de pavés en ville? A voir...

Certains clubs sont déjà sollicités pour animer auprès des scolaires des séances de prévention sur les dangers de la route. Il y a là un nouveau moyen de toucher le public et de faire connaître son association.


Le mot de la fin

Si j'ai eu l'opportunité de m'exprimer régulièrement sur ce sujet, il ne faut pas oublier l'équipe de bénévoles qui travaille dans l'ombre et en particulier: Adeline Lemen et Serge Rodriguez qui nous ont apporté l'expérience de leur engagement dans ce domaine, Frédéric Marmillod qui nous a fait profité de ses compétences techniques, Pascale Darcy et Laure Humeau pour leur éclairage juridique.

Et enfin merci à vous qui avez eu le courage de lire ce dossier jusqu'à la fin!



lundi 9 février 2009

Le sens d'un engagement

Stéphane CASTERAN
25 ans,
Président de "Roller AIR", Bordeaux (33)
Président du Pôle Urbain des Mobilités Alternatives, Bordeaux (33)
Elu au Conseil d'Administration de la FFRS depuis 2 ans (collège randonnée)
Administrateur du CDRS 33



Tout d'abord, il y a eu l'envie et le plaisir de pratiquer. Largement autodidacte, le roller en club m'était parfaitement étranger et nous étions avant l'explosion du patin à la fin des années 90. Puis il y a eu la rencontre avec une association née de ce mouvement, la sensation grisante procurée par les randonnées à plusieurs centaines de personnes, le plaisir de se retrouver.

L'envie de partager ensuite, en tant que bénévole, staffeur, moniteur... et maintenant en tant que Président de "Roller AIR", club bordelais de 250 licenciés, d'une dizaine de moniteurs dont un salarié à temps plein. On y pratique désormais la Randonnée, avec notamment les grandes balades urbaines que l'on retrouve dans toutes les grandes villes, le Roller Acrobatique et plus modestement le Hockey et la Vitesse.

Particularité à laquelle nous sommes attachés, AIR est aussi une association d'usagers représentant celles et ceux qui utilisent leurs patins pour se déplacer. Mais refermons là la parenthèse.

Si le bénévolat fait défaut dans les clubs, il manque également cruellement dans les échelons supérieurs. Et c'est assez logiquement que je me suis engagé dans le Comité Départemental de Roller Skating de Gironde. Instance trop souvent délaissée, il s'agit, selon moi, d'un échelon déterminant pour la vitalité de notre sport, proche des clubs et garant d'une cohérence d'ensemble.

Il y a deux ans, alors que notre Fédération organisait une élection partielle, j'ai décidé de me présenter à son Conseil d'Administration sur le collège Randonnée. Vaste domaine, notamment par le nombre de licenciés, le potentiel incroyable en termes de communication et qui reste largement à défricher.

Président de club, je sais que les attentes du terrain sont fortes, et la tâche n'en n'est que plus difficile. Pour y arriver, il est vital de mobiliser et d'animer, autour d'élus, une équipe de bénévoles répartis dans l'hexagone. Et c'est aujourd'hui ce qui fait défaut.

Il y avait en revanche un chantier sur lequel il fallait s'engager sans plus attendre, c'était bien le statut du roller. Le groupe de travail "Code de la Rue" lancé par le Ministère allait bientôt engager une réflexion sur la place du patineur dans le Code de la Route et il était indispensable que cela ne se fasse pas sans nous. Je consacrerai un article spécifique à ce dossier technique et au long cours. Signalons toutefois que ce marathon administratif devrait déboucher en septembre 2009 sur une évolution règlementaire.

Si j'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer à maintes reprises sur ce sujet, je tiens ici à remercier celles et ceux qui ont travaillé dans l'ombre, mais dont la participation a été déterminante. Serge Rodriguez et Adeline Lemen pour leur éclairage et leur engagement historique dans ce domaine, Fédéric Marmillod pour son expertise technique, Pascale Darcy et Laure Humeau pour leur compétences juridiques.


La randonnée a cette particularité que l'on se rencontre peu entre clubs et entre bénévoles. Peut-être ce blog constituera-t-il une occasion pour échanger entre nous et nous mobiliser plus fortement. Car si je souhaite poursuivre mon engagement, je ne l'imagine plus autrement qu'au sein d'une équipe élargie, sensible au roller dans la diversité de ses disciplines, et qui poursuive une véritable stratégie répondant aux enjeux de la Randonnée.